"Le
suicide est l'acte de s'enlever la vie volontairement".
Les
idées suicidaires sont un signal d'alarme qui précède le suicide. Elles
indiquent qu'une trop grande souffrance est devenue difficile à gérer.
Chaque
jour, au Québec, environ 3 personnes s'enlèvent la vie et 8 personnes sont
hospitalisées parce qu'elles ont tenté de le faire.
Le
suicide n'est jamais une
option; il y a toujours des solutions. Chacun peut aider à prévenir le suicide
Causes du suicide
Le
suicide n'est jamais causé par un seul facteur ou un seul événement.
C'est
l'accumulation et l'interaction de plusieurs
facteurs à un moment particulier dans la vie d'une
personne qui peuvent l'amener à vivre de la détresse, du désespoir et à avoir
des idées suicidaires. Elle peut alors en arriver à penser que la mort est une
solution à son désespoir.
Les
facteurs qui entrent en jeu sont différents pour chaque personne. Ces facteurs
peuvent être liés :
·
aux prédispositions de la personne
(par exemple : problèmes psychologiques, expérience vécue de situations de
violence);
·
à son milieu social;
·
à sa situation familiale;
·
à certains événements survenus dans sa
vie (par exemple : échec, peine d'amour, situation d'humiliation ou de
rejet).
Personnes à risque
Certaines
personnes peuvent en arriver à penser au suicide à cause de certains facteurs
qui les rendent plus vulnérables. Il peut s'agir, par exemple, de personnes
qui :
·
ont un problème de santé mentale,
surtout de dépression;
·
ont un problème de santé physique;
·
ont un problème de dépendance à
l'alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard et d'argent;
·
vivent des problèmes familiaux;
·
ont des conflits dans leurs relations
avec les autres;
·
ont des problèmes financiers, un
faible revenu ou sont sans emploi;
·
vivent seules;
·
sont responsables d'une famille
monoparentale.
Reconnaître les signes
Il
faut être vigilant. Les personnes qui pensent au suicide donnent généralement
des signes de détresse ou des indices de leurs intentions qui peuvent alerter
leurs proches, leurs amis ou leurs parents.
Ces
signes peuvent être des mots, des comportements, des émotions ou des indices
cognitifs.
Exemples
de mots employés
La
personne qui a des idées suicidaires peut utiliser certains mots
significatifs :
·
« Je veux en finir. »
·
« Je vais me tuer. »
·
« Vous seriez tellement mieux
sans moi. »
·
« Je suis inutile. »
·
« J'ai tout raté dans ma
vie. »
·
« Je serais bien mieux
mort. »
·
« La vie ne vaut pas la peine
d'être vécue. »
Exemples
de comportements adoptés
Certains
comportements peuvent indiquer qu’une personne a l’intention de se suicider.
Par exemple, la personne peut :
·
s’isoler et préférer être seule;
·
faire de l’ordre dans ses affaires
personnelles (par exemple, vérifier que ses papiers d’assurance vie sont à
jour, s’assurer qu’elle ne laisse rien qui pourrait nuire à son entourage);
·
montrer un grand intérêt pour les
armes ou les médicaments;
·
donner des objets personnels;
·
consommer de l’alcool, des drogues ou
des médicaments de façon inhabituelle;
·
être agitée ou, au contraire, manquer
d’énergie;
·
rédiger son testament ou une lettre
d’adieu;
·
avoir des troubles du sommeil ou de
l’appétit;
·
négliger son apparence et son hygiène.
Exemples
d’indices émotionnels et cognitifs
On
peut aussi observer certaines émotions et modifications du fonctionnement
intellectuel chez une personne qui a des idées suicidaires. Ainsi, la personne
peut paraître :
·
triste;
·
découragée;
·
agressive;
·
irritable, c’est-à-dire se mettre en
colère facilement;
·
ennuyée, comme si elle n’avait pas de
plaisir.
La
personne peut également :
·
avoir de la difficulté à se
concentrer;
·
parler de façon confuse et
incohérente;
·
manquer de motivation;
·
avoir des pertes de mémoire;
·
être indécise.
Il
faut faire attention si l’humeur de la personne s’améliore soudainement. Ce
changement peut être trompeur : il peut vouloir dire que la personne a
planifié son suicide. La personne ne va pas mieux, mais selon sa façon de voir
les choses, elle croit qu’elle arrêtera bientôt de souffrir ou de faire
souffrir les autres.
Traitements
Les
idées suicidaires ne sont pas une maladie, mais bien un symptôme qui indique
que quelque chose ne va plus. Les idées suicidaires sont souvent liées à des
problèmes psychologiques, particulièrement la dépression et les problèmes de
dépendance.
Il
existe des traitements pour ces problèmes.
Traitement
de la dépression
La
dépression touche près des 3/4 des personnes qui se suicident. Il existe des
traitements efficaces contre la dépression. Plus les personnes atteintes
consultent tôt, plus ces traitements ont des chances de les soulager.
Traitement
des dépendances
Les
comportements de dépendance à l'alcool, aux drogues et aux jeux de hasard et
d'argent favorisent l'apparition des idées suicidaires. Des ressources
spécialisées dans le domaine des dépendances offrent des traitements qui ont
fait leurs preuves. Ces traitements aident les personnes à diminuer et à
contrôler leurs comportements de dépendance.
Quoi faire
Si
vous-même ou un de vos proches êtes en détresse, ne restez pas seul. Le suicide
n'est jamais une
solution. Il faut en parler pour le prévenir. Vous confier est la meilleure
façon de vous aider ou d'aider votre proche.
Voici
quelques conseils :
·
si vous avez des idées suicidaires
·
si vous voulez aider un proche
Si vous
avez des idées suicidaires
Si
vous avez des idées suicidaires, c'est que votre souffrance commence à prendre
trop de place. C'est un signal d'alarme. Vous devez le prendre au sérieux.
Vous
pouvez commencer par changer certaines habitudes dans votre vie. Faire ces
changements vous aidera à éliminer des éléments qui augmentent ou qui
maintiennent vos idées suicidaires.
Habitudes à adopter
Avoir
de bonnes habitudes de vie vous permettra de vous sentir mieux et ainsi, d'être
mieux outillé pour faire face aux difficultés. Voici quelques bonnes habitudes
à adopter :
·
Assurez-vous de vous coucher à une
heure raisonnable;
·
Prenez le temps de bien vous
alimenter;
·
Faites de l'exercice tous les jours;
·
Diminuez votre consommation d'alcool
et de drogues;
·
Diminuez votre participation aux jeux
de hasard et d'argent.
Quand consulter
N'attendez
pas de ne plus être capable de faire vos activités habituelles pour consulter.
Voyez dès que possible un professionnel de la santé si :
·
vous souffrez au point où vos émotions
vous empêchent de fonctionner normalement;
·
vous avez de la difficulté à assumer
vos responsabilités professionnelles ou familiales;
·
vous voyez la vie en noir et que le
désespoir vous habite;
·
vous avez des idées suicidaires.
Un
professionnel de la santé pourra évaluer si vous souffrez d'une dépression ou
d'un autre problème de santé. Il vous proposera un plan de traitement adapté à
vos besoins.
Conseils pour aider
une personne suicidaire
·
Écoutez la personne et montrez-lui que
vous comprenez à quel point elle est en détresse. Rappelez-vous qu'il y a
toujours une partie de la personne suicidaire qui veut vivre, et ce, jusqu'à la
dernière minute. Votre aide peut faire grandir cette volonté de vivre.
·
Prenez la personne au sérieux. Évitez
de vous moquer d'elle, de lui faire la morale ou de la provoquer.
·
Vérifiez si la personne pense au
suicide. Si elle y pense, cherchez à savoir comment, où et quand elle prévoit s'y
prendre. Plus son plan est précis, plus vous devrez agir rapidement.
·
Dites-lui que vous vous inquiétez pour
elle.
·
Encouragez la personne à chercher de
l'aide et accompagnez-la au besoin. Aidez-la à chercher des solutions, mais
évitez de tout faire à sa place.
·
Respectez vos limites. Rappelez-vous
que vous n'êtes pas responsable des actes de la personne suicidaire.
·
Ne restez pas seul. Allez chercher de
l'information et du soutien auprès d'un intervenant qualifié. Vous n'avez pas à
considérer ce que la personne vous a confié comme un secret. Ne pas en parler
risque de limiter les interventions possibles et de vous faire porter seul la responsabilité
du mieux-être de l'autre.
·
Engagez-vous à être discret dans vos
démarches pour obtenir de l'aide afin de respecter la personne qui souffre. Par
exemple, évitez de parler de ce que vit la personne à voix haute en public.