Le sida ou syndrome d'immunodéficience acquise

Description



Le sida ou syndrome d'immunodéficience acquise a été identifié pour la première fois en Amérique du Nord au L'infection par le VIH a atteint des proportions épidémiques partout dans le monde.

début des années 1980. Il est causé par un virus désigné VIH (le virus de l'immunodéficience humaine).
Certains groupes de personnes courent un plus grand risque de contracter le VIH, ce sont celles qui s'injectent des drogues illicites et les hommes ayant des pratiques sexuelles avec des partenaires des deux sexes. Le taux d'infection à VIH est aussi à la hausse parmi les femmes, les Autochtones et les personnes des communautés africaine et antillaise.

Causes

Le virus se retrouve dans le sang, le sperme, le liquide vaginal et le lait maternel des personnes infectées. Le VIH est également présent dans la salive, la sueur et les larmes, mais en quantité insuffisante pour la transmission du virus. Il n'existe aucun cas avéré de contamination à la suite d'un éternuement, d'une poignée de main, d'un contact avec des sièges de toilette ou de piqûres de moustique.
Les rapports sexuels non protégés et l'échange de seringues sont les 2 modes d'infection par le VIH les plus courants en Amérique du Nord. Le VIH peut se transmettre au cours de relations sexuelles hétérosexuelles ou homosexuelles non protégées, qu'elles soient vaginales, anales ou orales. Bien que le risque d'infection par les relations sexuelles orales soit plus faible, il importe d'avoir quand même recours à une protection comme une digue dentaire(un carré de latex recouvrant le sexe ou l'anus) ou à un préservatif. Le VIH peut également se transmettre sous forme d'infection périnatale au cours de l'accouchement d'une femme infectée par le VIH. Le risque d'infection périnatale est toutefois en baisse grâce à de nouveaux traitements. Le VIH peut également se transmettre au cours de l'allaitement maternel.



Lorsque le VIH pénètre dans la circulation sanguine, il envahit des cellules dénommées lymphocytes CD4+essentielles à la réponse immunitaire. Le virus insère alors ses propres gènes à l'intérieur des cellules qu'il transforme en minuscules fabriques de nouvelles copies de son information génétique. Petit à petit, le nombre de virus augmente dans le sang tandis que celui des lymphocytes CD4+ sains diminue. La destruction de ces cellules entrave la capacité du corps à combattre les infections et d'autres affections.

Symptômes et Complications

Les symptômes d'une infection par le VIH apparaissent entre 2 et 12 semaines après la contamination. Le virus infeste alors rapidement les cellules immunitaires du sérum sanguin. Les symptômes qui apparaissent au cours de cette phase ressemblent à ceux de la grippe, notamment :
  • une diarrhée;
  • de la fatigue ou de la faiblesse;
  • une fièvre;
  • des maux de tête;
  • des douleurs articulaires;
  • des sueurs nocturnes;
  • une éruption cutanée;
  • une augmentation du volume des ganglions;
  • une perte de poids;
  • des infections à levures (dans la bouche ou dans le vagin) persistantes ou fréquentes.
La personne touchée par le VIH est très contagieuse dès l'apparition des premiers symptômes. Ceux-ci disparaissent habituellement au cours de la semaine ou du mois qui suit, et la personne contaminée se sent de nouveau en pleine forme. Ces symptômes ne se distinguent pas de ceux d'autres affections, et peuvent toutefois revenir de temps à autre. Seul un test de séropositivité au VIH (sida) révèlera la présence du virus dans le sang. Pour pouvoir déceler les anticorps anti-VIH dans le sang il faut parfois attendre 3 mois après l'infection, mais en général 22 jours suffisent. Leur apparition constitue la séroconversion qui permet de poser un diagnostic formel au moyen d'une analyse de sang.
Le système immunitaire tente de maîtriser le virus après la disparition des premiers symptômes. Le système immunitaire parvient à tenir le virus en échec durant un certain temps, mais il n'arrive pas à s'en débarrasser complètement. Un grand nombre de personnes se sentiront en pleine forme pendant des années avant que leur système immunitaire ne s'affaiblisse et que le sida évolue. En l'absence de traitement, le sida se développera dans les 10 ans qui suivent la contamination d'environ la moitié des personnes séropositives. Mais pour certaines personnes, le sida peut s'installer peu d'années après l'infection. Par contre, les personnes qui résistent plus longtemps à l'évolution du sida se classent parmi le groupe des non progresseurs à long terme. Un grand nombre de facteurs influent sur l'évolution du sida, notamment la prise de médicaments, l'état de santé général et le mode de vie de la personne touchée.
 Le terme « sida » désigne la forme évoluée de l'infection à VIH. Le sida se caractérise par la présence du VIH et d'une infection opportuniste normalement associée au sida (il s'agit d'une affection due à un micro-organisme et favorisée par l'affaiblissement du système immunitaire). Cette infection peut être d'origine bactérienne, fongique, virale ou parasitaire. Parmi les infections opportunistes, on retrouve : la toxoplasmose, la pneumocystose, la méningite cryptococcale, la leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP), la cryptosporidiose, des infections attribuables au cytomégalovirus, et à l'une des souches du complexe Mycobacterium avium (MAC). La mise au point de médicaments anti-VIH plus efficaces a permis de diminuer le risque d'infections opportunistes au fil des années. Toutefois, les personnes atteintes du sida doivent habituellement prendre des médicaments (notamment des antibiotiques) pour prévenir ce type d'infections.
Les personnes atteintes du sida sont plus susceptibles de cancers, en particulier des cancers du système immunitaire (les lymphomes). Une autre forme de cancer qui touche fréquemment les personnes atteintes de sida est le sarcome de Kaposi, un type de cancer qui cause des nodules d'un rouge bleuâtre dans les jambes et qui se propage au système lymphatique. Le cancer du col de l'utérus frappe particulièrement les femmes atteintes du sida. On observe un taux plus élevé d'infections par le virus du papillome humain (VPH) parmi les gais atteints de VIH; ce virus est lié au cancer de l'anus, et certaines de ses souches à des lésions précancéreuses.
Les enfants atteints du sida contractent plus communément les infections infantiles habituelles comme la conjonctivite, l'otite moyenne et des angines, mais leurs symptômes sont bien pires que ceux des autres enfants.
Une perte de poids anormale, ou « syndrome du dépérissement », est un problème pour environ 20 % des personnes atteintes d'une affection par VIH. Elle est due à une perte inexpliquée d'au moins 10 % du poids corporel normal, elle est associée à une diarrhée chronique (persistant 30 jours ou plus), ou à une faiblesse chronique accompagnée de fièvre (persistant 30 jours ou plus).
La majorité des personnes touchées meurent des affections auxquelles le sida les a prédisposées en affaiblissant leur système immunitaire. Le virus infecte occasionnellement le cerveau et entraîne une démence qui empire progressivement.

Diagnostic

Si vous croyez avoir contracté le VIH, seul un test de séropositivité au VIH révèlera la présence du virus dans le sang. Il s'agit d'une démarche volontaire et vous pouvez choisir de la faire anonymement. Vos résultats resteront confidentiels. Vous pouvez subir un test de dépistage dans le cabinet de votre médecin ou dans une clinique de santé-sexualité dont un grand nombre sont dirigées par des unités de santé publique locales.
Le test de dépistage du VIH peut comporter 2 types d'analyses : un test préliminaire qui détecte les anticorps du VIH et enfin un test de confirmation. Si le test rapide qui consiste à obtenir un échantillon de sang en piquant un doigt met en évidence une réaction positive au VIH, il sera suivi d'un autre test, mais en laboratoire, afin de déterminer si la personne concernée est porteuse du VIH. Toutefois, si le test rapide est négatif, aucun examen supplémentaire n'est nécessaire.
Si l'infection à VIH est avérée, vous discuterez avec votre médecin des options thérapeutiques ainsi que des groupes de soutien et d'autres services susceptibles de vous aider à faire face à la situation. Vous devrez prévenir vos partenaires sexuels (passés, actuels et futurs) pour leur éviter de contracter le VIH ou pour les aider à obtenir un traitement s'ils ont été infectés. Les lois relatives à la nécessité d'informer les partenaires varient selon les provinces, mais la plupart des autorités provinciales disposent de services à cet égard. Votre médecin, ou le ministère de la Santé de votre province, est en mesure d'aider vos partenaires en ce qui concerne les tests de dépistage et les traitements nécessaires.

Traitement et Prévention

Le VIH se soigne généralement au moyen d'une polythérapie antirétrovirale hautement active ou HAART (highly active antiretroviral therapy), une puissante combinaison de médicaments anti-VIH. La HAART ne guérit pas le VIH, mais elle permet de diminuer le nombre de virus présents dans le sang, de renforcer le système immunitaire et de ralentir l'évolution de l'affection. Une polythérapie comporte au moins 3 médicaments. L'emploi de plusieurs médicaments agissant d'une manière différente prévient la résistance du virus au traitement. Le risque de résistance augmente lorsqu'un plus petit nombre de médicaments est utilisé, quand une dose trop faible est donnée ou quand la prise des médicaments cesse, même pour une courte période.
Il importe beaucoup d'utiliser ce médicament conformément aux indications du médecin. Si vous oubliez une dose, si vous prenez une dose plus faible que celle dont vous avez besoin ou si vous ne la prenez pas au bon moment, le traitement sera moins efficace. La synchronisation de la prise de vos médicaments, de vos repas et de vos activités quotidiennes peut poser un problème. Votre médecin ou un pharmacien peut vous aider à trouver une façon d'adapter la prise de vos médicaments à votre routine quotidienne. Ils vous recommanderont peut-être d'utiliser un avertisseur ou un pilulier pour faciliter encore plus l'observance thérapeutique.
Les personnes atteintes de sida doivent prendre régulièrement divers antibiotiques, antiviraux et antifongiques, ce sont des médicaments que les autres personnes n'emploient que le temps de soulager une courte indisposition. Ces médicaments permettent de combattre les infections opportunistes. Les personnes souffrant du syndrome de dépérissement peuvent obtenir des traitements adaptés à la cause de leur perte de poids importante. Des agents comme les hormones de croissance, les stéroïdes anabolisants et les stimulants d'appétit constituent des exemples de médicaments utilisés pour traiter ce symptôme.
De nombreux chercheurs travaillent activement à la mise au point de nouveaux traitements contre le VIH. L'information à cet égard évolue rapidement. Tenez-vous au courant en parlant à votre médecin ou à un pharmacien. Vous obtiendrez également des renseignements d'actualité et confidentiels sur le traitement du sida auprès de l'organisme CATIE (Réseau canadien d'info-traitements sida). Pour communiquer avec CATIE, il vous suffit de composer le 1-800-263-1638, ou de consulter son site Web (www.catie.ca). Vous pouvez aussi vous renseigner auprès du ministère de la Santé qui vous fournira de l'information sur les programmes provinciaux et régionaux.
Personne n'est à l'abri d'une infection par le VIH. Il existe heureusement des mesures de prévention. Les principales stratégies permettant de prévenir une infection à VIH sont :
  • le port de préservatifs durant les relations sexuelles (qu'elles soient vaginales, orales ou anales);
  • un plus petit nombre de partenaires sexuels;
  • le refus d'échanger des seringues ou des ustensiles servant à l'administration de drogues illicites.
À moins d'avoir une relation de couple exclusive (dans laquelle aucun des partenaires n'a de rapports sexuels avec une tierce personne) et d'avoir la certitude que ni vous ni votre partenaire n'est séropositif, ne manquez jamais d'utiliser un préservatif à chaque fois que vous avez des relations sexuelles. Des partenaires qui vivent en couples, et dont l'un est infecté, décident parfois de risquer la contamination de l'autre partenaire afin d'avoir des rapports fécondants. Si c'est votre cas, abordez le sujet avec votre médecin. Votre choix de partenaires sexuels a aussi de l'importance puisque parfois les préservatifs éclatent ou se mettent à fuir. Même si vous savez que vos pratiques sexuelles permettent de limiter au maximum les risques de transmission du VIH et que vous n'utilisez pas de seringues souillées, vous devez également ne pas manquer de vous assurer que vos partenaires sexuels, et les leurs, ont pris les mêmes précautions. L'échange de seringues est très dangereux et présente des risques élevés d'infection par le VIH.

Les personnes atteintes d'autres infections transmissibles sexuellement (ITS) comme l'herpès, risquent davantage de contracter le VIH durant des contacts sexuels, probablement en raison de minuscules déchirures faites à leur peau ou aux parois vaginales. En vous protégeant contre d'autres ITS, vous réduirez votre risque d'une infection par le VIH, mais ces mesures ne suffiront pas à vous protéger contre cette infection. C'est la raison pour laquelle l'emploi des préservatifs est si important.
Si vous avez contracté le VIH, et si une grossesse advient, prévenez votre médecin. Le risque d'infecter le nouveau-né au cours de l'accouchement a baissé de façon spectaculaire grâce aux médicaments et, le cas échéant, à la pratique de la césarienne.

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