guérir du trouble bipolaire, est ce que c'est possible?

Souvent diagnostiqué avec retard, ce trouble de l’humeur se soigne pourtant d’autant mieux qu’il est pris en charge de façon précoce. Avoir une vie normale quand on est bipolaire, c’est possible selon Dr Raphaël Gourevitch.
guérir le trouble bipolaire, est ce que c'st possible?Si l’on ne peut jamais prévoir le déclenchement d’une première crise, en revanche, le dépistage précoce permet de mettre en route rapidement un traitement adapté. « Les régulateurs de l’humeur, ou thymorégulateurs, permettent de réduire la fréquence, la durée et l’intensité des épisodes maniaques ou dépressifs, et d’améliorer la qualité de vie entre les crises », poursuit le Dr Raphaël Gourevitch.
"Nous ne pouvons pas affirmer que l'on peut guérir sans se soigner. Il s'agit d'une forme de déni de la maladie. Mais il y a des patients qui sont en rémission complète sous traitement. Et après 10-15 ans, peut se poser la question de l'arrêt du traitement. Une fois que les patients commencent leur traitement, ils finissent par l'intégrer si le traitement est simple, s'il est bien toléré... Du coup la question de l'arrêt du traitement finit par ne plus être posée car le patient accepte son traitement.". C’était les mots du professeur Philippe Fossati, psychiatre. 

À l'instar des maladies chroniques, comme l'hypertension et le diabète, le trouble dipolaire peut être efficacement pris en charge et maîtrisé en alliant mode de vie sain et traitements.

La plupart des malades qui reçoivent un traitement adéquat parviennent à maîtriser considérablement leurs sautes d'humeur et les symptômes qui les accompagnent. Un traitement précoce et une prise en charge efficace peuvent supprimer les épisodes ou en réduire considérablement la fréquence, la durée et l'intensité.
Le bipolaire est un patient très sensible qui nécessite une prise en charge adéquate pour remédier aux problèmes de son humeur oscillante. Le volet médicamenteux et le volet psychologique sont la base de la guérison, mais aussi la volonté du patient qui détermine le future de cette maladie.
Malgré les rechutes, plusieurs patients ne baissent pas les bras devant l'humeur diabolique maniaque et la dépression inhibitrice.  Le Pr psychiatre Philippe Fossati, ajoute que"À l'inverse, certains patients ont rechuté quand ils ont arrêté leur traitement au long cours qui était pourtant bien stabilisé. Après 15-20 ans, on pourrait arrêter le traitement chez certains patients mais souvent la question ne se pose pas car les patients sont tellement contents d'être stabilisés qu'ils ont intégré leur traitement dans leur vie quotidienne."

Hygiène de vie, un outil indispensable 

D’abord développée pour les maladies physiques chroniques (diabète, asthme…), l’éducation thérapeutique trouve sa place dans le traitement des troubles bipolaires. « Grâce à elle, les patients peuvent devenir acteurs de leur prise en charge, insiste le spécialiste. C’est l’occasion de leur expliquer les manifestations de la maladie, l’intérêt du traitement, de son suivi, mais aussi de leur apprendre à repérer leurs propres symptômes annonciateurs de crise aiguë… et à mettre en œuvre les règles d’hygiène de vie qui leur permettront de se prémunir des stress du quotidien. » Un travail au jour le jour qui les aide à gérer leur vulnérabilité et, à long terme, leur permet d’arriver à contrôler la plupart de leurs fluctuations d’humeur. Et donc de vivre le plus normalement possible.

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