Le trouble
bipolaire, une affection mentale qui touche les hommes au tant que les femmes. Des
patients en souffrance constante, et un chevauchement d'humeur entre la joie et
la tristesse. Une affection qui rend la vie difficile aux personnes atteintes. En
outre, l'étiologie du trouble reste encore une énigme à résoudre. Entre la
biologie et la génétique, en passant par les comportementalistes et les
psychanalystes, des théories qui font le débat dans le but de déceler l'origine
étiologique d'un trouble d'humeur qui est devenu à la mode chez les
psychiatres.
Plusieurs
facteurs contribuent à causer le trouble bipolaire ; et son mécanisme précis
nous échappe. Cependant, il existe un solide élément de preuve que des facteurs
biologiques - y compris génétiques – jouent un rôle important. Cela ne signifie
pas pour autant qu’une personne doit hériter des gènes : les gènes en question
pourraient être modifiés au moment de la conception.
Les gènes
régissent la formation des cellules et de leur contenu. Les scientifiques sont
d’avis que des changements génétiques peuvent causer la production de protéines
défectueuses dans les cellules cérébrales. Ces protéines peuvent alors causer
le trouble bipolaire. De nos jours, les chercheurs étudient différentes
protéines qui pourraient intervenir dans cette maladie :
·
les protéines qui
entrent dans la production de substances chimiques appelées neurotransmetteurs
dans le cerveau ;
·
les protéines qui
utilisent des neurotransmetteurs pour donner des ordres aux cellules ;
·
les gènes
eux-mêmes.
Ce dont on
est sûr, c’est qu’un excès de stress ou les problèmes familiaux ne peuvent pas
causer cette maladie, mais peuvent « déclencher » un épisode chez les personnes
qui sont déjà atteintes. Le trouble bipolaire n’est pas non plus un simple
déséquilibre des neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine.
Pourtant, une poussée de la maladie peut se répercuter sur ces
neurotransmetteurs.
Dans
l’approche cognitiviste, les événements de vie peuvent être lus comme une
menace dépressive chez les sujets présentant une faible estime de soi, menant
aux idées de mégalomanie et finalement à la manie qui serait une forme de
défense face à la dépression. Manie et dépression seraient donc deux états
cognitivement proches. Dans la maladie bipolaire, si ces théories ne permettent
pas d’expliquer l’ensemble des troubles, elles ont tout de même permis de
mettre en évidence un certain nombre de « dysfonctionnements » cognitifs, à
l’origine d’une mauvaise observance médicamenteuse, de difficultés à
reconnaître précocement les fluctuations de l'humeur et à gérer stress
personnels et environnementaux… Les TCC se révèlent donc une approche
complémentaire intéressante de la prise en charge des patients atteints de
troubles bipolaires.
Une autre hypothèse s’ajoute
aux précédentes, c’est l’hypothèse neurobiologique. L’efficacité du lithium et des autres thérapeutiques médicamenteuses
dans la maladie bipolaire laisse penser que des anomalies chimiques au niveau
des neurotransmetteurs intracérébraux pourraient être associées au trouble, ce
qui est corroboré par un certain nombre d’études effectuées chez l’animal et
chez l’homme.
Hypothèse neuroendocrinienne,
explique le trouble par une augmentation de la
sécrétion de cortisol a été évoquée dans certaines dépressions périodiques. Par
ailleurs on décrit des troubles psychiques d'allure soit maniaque soit
dépressive lors des corticothérapies (traitement par cortisol et autres
produits proches proposé par exemple dans certaines maladies allergiques). Ces
anomalies non spécifiques ne sont pas présentes chez tous les patients mais pourraient
dans certains cas participer au développement de cette maladie.
Des antécédents familiaux de ces troubles
multiplient par huit ou dix le risque de déclencher une maladie
bipolaire ; le risque se situe entre 1 et 2 % pour l’ensemble de la
population et passe à près de 10 % chez les personnes prédisposées… Restent les
90 % de chances de ne pas présenter la maladie qui permettent à la fois de
relativiser le danger et de souligner l’influence des facteurs exogènes
maîtrisables : on peut limiter le risque en adoptant des mesures préventives.
De nombreux travaux scientifiques
attestent que l’épisode maniaque survient fréquemment après un événement
déclenchant identifiable (problème professionnel, financier, juridique,
difficultés conjugales, relationnelles, situation de harcèlement, surmenage,
affection médicale d’un proche, agression, avortement, deuil, guerre,
déménagement, date anniversaire, isolement, arrêt ou début d’une activité,
etc.). Les hommes rapportent plus fréquemment des difficultés professionnelles
(liés aux performances et aux responsabilités) et les femmes des problèmes liés
au domaine affectif et à la fonction reproductrice.
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