Une personne souffrant d'un trouble
de la personnalité borderline oscille entre un comportement d'adulte et un
comportement semblant enfantin. Le comportement d'adulte du Borderline s'effrite
subitement et sans provocation apparente en des pleurs ou une colère d'enfant
perturbé. Le trouble de la personnalité borderline est un trouble de
l'émotion.
"Ils ont une tendance à réagir plus intensément que les autres à des
niveaux de stress moindres.
Selon l’Organisation Mondiale de la
Santé, près de 2 % de la population mondiale seraient touchés par le trouble de
la personnalité borderline, à commencer par les femmes qui représentent près de
trois cas de maladie sur quatre.
Le malade atteint de ce trouble est
hypersensible, hyperémotif, et ne peut gérer correctement ses émotions, il peut
passer au niveau comportement et émotionnel d’un extrême à un autre de façon
imprévisible et brutale et manifester des comportements impulsifs. Des stress
moindres peuvent provoquer des réactions fortes ainsi que des pics émotionnels.
Le malade a conscience de sa souffrance,
conscience de sa différence, même s’il
ne peut ni l’expliquer ni le changer, et
en souffre énormément. Le malade peut donner l’impression qu’il ne ressent pas
toute l’étendue des émotions, alors qu’en réalité il les ressent trop. Ainsi
rage, colère, larmes sont fréquentes avec des passages brutaux d’un état à un
autre.
La maladie est construite dans l’enfance,
la construction de la personnalité de l’enfant ayant, elle, été entravée par,
par exemple, des troubles de l’attachement (notamment mère-enfant), des
traumatismes crâniens, abus, maladies… Il y aussi des bases biologiques et
génétiques à la maladie, les patients présentant aussi des déficiences
chimiques.
A l'image de ses symptômes, les
causes du trouble borderline sont multiples. Si des causes biologiques,
chimiques (dérèglement de la production de sérotonine) et des prédispositions
génétiques sont manifestes, la maladie se déclare d'avantage chez des personnes
ayant subies des abus, des carences affectives ou des séparations difficiles
dans leur enfance.
Les symptômes du TPL surviennent en
général une première fois à l'adolescence ou chez le jeune adulte. Un à trois
pourcent de la population en est atteinte et chez les femmes, le risque d'être
diagnostiqué est trois fois plus élevé. Le TPL est à l'origine de 20% des
hospitalisations psychiatriques.
Les personnes souffrant du TPL peuvent
manifester des colères intenses, de la dépression ou une anxiété débilitante.
Il arrive que ces épisodes soient associés à des périodes d'autodestruction, de
comportements suicidaires et de toxicomanie. Les personnes atteintes peuvent
modifier fréquemment leurs objectifs de carrière et démontrer une instabilité
dans leurs amitiés, leurs comportements sexuels et leurs valeurs. Chez
certaines personnes, on observe une attitude de dévalorisation. Elles se
sentent incomprises et ressentent souvent un sentiment d'ennui et/ou de vide ;
elles ont souvent du ressentiment face au jugement des autres.
Le traitement
Le mauvais diagnostic (trouble borderline
non décelé car caché derrière un autre trouble comme la dépression), fréquent,
a des conséquences très négatives : la prescription prolongée de
neuroleptiques détériore ou masque l’état du malade et une psychothérapie traditionnelle
est inefficace en raison de l’hypersensibilité du malade qui empêche celui-ci
d’accéder aux souvenirs douloureux de son passé.
Le malade ne peut pas s’en sortir tout
seul sans traitement médical, une thérapie adaptée et un soutien affectif et
moral, d’autant plus que celui-ci peut vouloir en finir de façon définitive. La
guérison avec la disparition des symptômes est possible grâce à un traitement
adapté (par exemple un antidépresseur comme le Prozac) et une thérapie adaptée.
L’entourage du patient
Le comportement est provoqué par la
maladie, ce n’est pas la nature du malade, et cela ne l’empêche pas d’être
intelligent. La phase adulte chez le malade est une façade qui cache la
souffrance de l’enfant, et ce serait à l’enfant à l’intérieur du malade qu’il
faudrait s’adresser, sans adopter une attitude infantilisante.
Il n’y a pas de honte à cette maladie, le
malade n’y est pour rien et la subie, il ne doit pas être blâmé et ses mauvais
comportements résultent de la maladie. Les malades ont besoin de compréhension,
de patience, de compassion et de soutien, ceux-ci ayant des qualités qui se
manifesteraient plus sans l’effet de la maladie. Se questionner sur les causes
et origines de la maladie chez le malade n’aide pas, il vaut mieux l’aider et
l’encourager à se soigner en gardant espoir.
Comme pour les autres maladies mentales,
ceux qui s’occupent ou vivent avec une personne ayant ce trouble doivent aussi
respecter leurs propres émotions, besoins et peuvent solliciter le soutien d’un
professionnel pour eux-mêmes.
Borderline et autres troubles
psychiatriques
Le trouble borderline se trouve chez 10 à
14% des personnes ayant des troubles mentaux et 90% des malades ayant un
trouble borderline ont aussi une autre maladie mentale. Le trouble borderline
peut donc être associé à la dépression ou le trouble bipolaire dont il diffère.
Ainsi environ 30% des personnes ayant une
dépression majeure auraient aussi ce trouble.
Il convient donc de déceler la présence
du trouble borderline en plus d’une autre maladie, afin de prendre en compte ce
trouble dans le traitement. Cependant les antidépresseurs ayant un effet sur la
dépression et le trouble borderline, celui-ci peut ne pas être décelé en raison
du traitement. Il en est de même avec les traitements destinés à le trouble
bipolaire, comme les antidépresseurs, antiépileptiques, stabilisateurs
d’humeur. Par contre l’usage des antipsychotiques (neuroleptiques) doit être
ciblé et non généralisé. Ceux-ci peuvent être très efficaces pour lutter contre
la dysphorie.
De plus, alors que pour le trouble
bipolaire le traitement médical est nécessaire, une thérapie adaptée peut faire
diminuer les symptômes du trouble borderline avec un usage limité de
médicaments. Les troubles bipolaires ou troubles de l’humeur (le trouble
bipolaire) durent la vie entière, même le traitement diminue ou annule les
symptômes alors qu’il y peut y avoir une guérison avec disparition des symptômes
du trouble borderline, même si le traitement peut être nécessaire.
En conclusion, diagnostiquer une personne
ayant, en plus d’une dépression ou d’une le trouble bipolaire, un trouble
borderline, comme ayant une uniquement une dépression ou une le trouble
bipolaire en négligeant le trouble borderline est préjudiciable à cette
personne.
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